Il y a un an, le jogging du village était un événement que j’appréhendais. Mon fils, Simon, devait courir avec sa classe, et l’idée que je ne puisse pas le suivre, comme les autres parents, à cause de mon handicap, était un crève-cœur. Son incompréhension à l’époque m’avait déchirée, et j’avoue que cela a été une énorme remise en question pour moi. Moi qui avais toujours cherché à me fondre dans la masse, à être « normale », je me retrouvais face à mon propre reflet, celui d’une personne différente.
J’ai dû accepter cette réalité. Et surtout, j’ai décidé de trouver une solution. L’idée de ne pas pouvoir accompagner Simon cette année était impensable. Après un long travail sur moi-même, des essais, des doutes, je me suis tournée vers le handbike. Je ne savais pas vraiment où j’allais, mais j’avais un objectif en tête : un jogging à trois roues.
Ce que je n’avais pas prévu, c’est de tomber accro à ce vélo ! Suivre Simon est devenu non seulement possible, mais même incroyablement facile. Pourtant, un frein persistait : le regard des autres. Ce poids invisible que l’on porte, cette peur du jugement, est quelque chose que j’ai toujours eu du mal à gérer.
Ce soir, l’heure était venue. Nous avons senti que Simon avait particulièrement besoin d’être accompagné. Ma tension était à son comble. J’avais peur de franchir cette étape, peur d’affronter ces regards. Mais l’envie d’être là pour mon fils était plus forte.
Je suis partie le rejoindre. Et là, tout a changé. Son visage s’est illuminé de joie. Les autres enfants ? Ils étaient fascinés par le handbike, trouvant ça génial ! Le regard que je craignais tant s’est transformé en curiosité, en admiration, en sourires.
Et nous l’avons fait. Ensemble, nous avons franchi la ligne d’arrivée de ce tour. Notre objectif familial était atteint. Plus qu’un simple jogging, c’était une victoire. Une victoire sur mes peurs, sur mes doutes, et la preuve que l’amour et la détermination peuvent déplacer des montagnes, même avec trois roues !
Le chemin n’a pas été simple. Avant de pouvoir accompagner Simon dans le jogging du village, il a fallu franchir plusieurs étapes pour me préparer, mentalement et physiquement.
J’ai commencé par des sorties en solitaire pour m’habituer au handbike. Il a fallu des heures de pratique pour maîtriser la direction et l’endurance. Les débuts ont été parsemés de moments de découragement et de crainte, mais chaque effort me rapprochait de mon but. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce processus d’apprentissage et mon parcours, n’hésitez pas à consulter cette page de mon blog.
Ensuite, pour m’habituer à l’idée d’être en public, j’ai participé à un jogging en solo. C’était une manière de me confronter à la foule et de m’intégrer dans le monde des coureurs, même si j’étais sur trois roues. Ce fut un test décisif qui m’a donné le courage de m’engager dans l’événement de ce soir. Pour revivre cette expérience avec moi, je vous invite à lire l’article dédié.
Enfin, j’ai fait de petites sorties avec Simon, loin de la foule, pour m’habituer à l’effort et à la cohabitation avec mon fils. Vous pouvez lire les détails de cette première phase d’apprentissage dans cet article.
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