Une histoire d’escalier et d’amour

Le quotidien est fait de petites batailles et de grandes victoires. Pour moi, la montée des escaliers est un défi que j’affronte chaque jour. À la maison, loin des regards, j’ai une méthode bien rodée et plus sûre : assis par terre, à la force de mes bras, marche après marche. C’est un mouvement que je pensais être le mien, une simple adaptation à ma réalité.

Mais la semaine dernière, j’ai découvert que ce mouvement n’était pas seulement le mien. J’ai vu ma petite fille de trois ans, le regard déterminé, poser ses mains sur la première marche et se lancer. Pas sur ses pieds, mais à la force de ses bras. J’ai d’abord souri, pensant qu’elle jouait, mais en la voyant grimper, j’ai compris. En arrivant en haut, elle m’a regardé avec fierté et a dit : « Papa, je suis grande, je monte l’escalier comme toi ».

Elle m’imitait. Et en cet instant, mon cœur a chaviré. Elle ne voyait pas mon handicap comme une faiblesse, une contrainte ou une différence. Pour elle, c’est simplement ma façon de me déplacer, une manière d’atteindre le haut, comme on prend un bus ou une voiture. C’est normal. C’est ce que je fais. C’est ce qu’elle veut faire.


Le lien que l’escalier a créé

Mon handicap m’a forcé à être créatif pour réaliser des tâches simple de la vie. Je peux jouer au ballon en étant assis, la porter sur mon dos en mode koala, ou encore faire de la pâtisserie à son niveau. Mais je n’avais jamais imaginé ce qu’elle percevait dans mes difficultés

En montant l’escalier de cette façon, ma fille se sent « grande ». Elle explore son autonomie, se sent forte. Elle se connecte à moi en partageant un mouvement qui nous est propre. C’est son chemin pour me rejoindre. En la regardant, j’ai réalisé à quel point notre lien est fort, tissé non pas malgré, mais grâce à la manière dont nous nous adaptons au monde.


Une parentalité sans frontières

Être parent avec un handicap, c’est accepter que le parcours est unique. C’est comprendre que nos enfants nous voient pour qui nous sommes, au-delà des apparences et des chaises roulantes.

Cet escalier, qui était une source d’effort, est devenu le symbole de notre lien unique. Chaque fois que je la verrai le monter de cette manière, je saurai qu’elle ne m’imite pas par jeu, mais par amour. Elle ne me voit pas comme une personne qui ne peut pas monter les marches. Elle me voit comme son père, qui lui a montré une manière différente et tout aussi valable d’y arriver.


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6 thoughts on “Une histoire d’escalier et d’amour

  1. Heureusement que les enfants sont pleins d’amour. Pour ta petite c’est normal que tu te déplace de cette manière, pourquoi pas…..
    Tu devrais écrire un livre François.
    Des gros bisous.
    Nath

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